Dans un pays aux multiples potentialités, mais marqué par des défis structurels et conjoncturels, la jeunesse guinéenne se trouve à la croisée des chemins. Les défis de l’éducation, de l’emploi, de la formation, et de l’inclusion socioéconomique sont les principales préoccupations de cette nouvelle génération. Pour que l’avenir s’annonce réellement radieux, il est nécessaire de repenser les politiques et de renforcer les initiatives qui visent à transformer ces jeunes en acteurs clés du développement national.
1. Éducation et formation professionnelle : des clés pour l’avenir
L’un des premiers piliers pour garantir un avenir meilleur à la jeunesse guinéenne reste l’éducation. Cependant, malgré les efforts gouvernementaux, l’accès à une éducation de qualité demeure un défi. Le manque d’infrastructures, la faiblesse des programmes d’enseignement, et le déficit en personnel qualifié freinent le développement des compétences essentielles pour intégrer le marché du travail. Ainsi, il est crucial de réformer le système éducatif pour qu’il soit en phase avec les réalités du monde actuel et pour favoriser l’émergence de talents locaux.
En parallèle, la formation professionnelle représente une piste à renforcer. En orientant les jeunes vers des formations techniques adaptées aux besoins économiques du pays (agriculture, artisanat, nouvelles technologies, etc.), on peut non seulement réduire le taux de chômage, mais également stimuler l’auto-entrepreneuriat. Une jeunesse formée et compétente sera mieux outillée pour contribuer à l’essor économique et social de la Guinée.
2. L’emploi et l’entrepreneuriat : deux défis de taille
Le chômage reste une réalité préoccupante pour la jeunesse guinéenne. Avec une démographie en forte croissance, le nombre de jeunes arrivant chaque année sur le marché du travail dépasse largement les capacités d’absorption des secteurs public et privé. Face à cette situation, encourager l’entrepreneuriat devient une voie incontournable. De nombreux jeunes Guinéens manifestent un intérêt pour la création d’entreprises, mais ils manquent souvent de financement, de soutien technique, et de mentorat.
Les politiques publiques doivent donc se concentrer sur la création d’un environnement favorable pour les jeunes entrepreneurs en mettant en place des structures de soutien, des programmes de financement et des accompagnements pratiques. De plus, promouvoir l’accès au crédit pour les jeunes entrepreneurs et dynamiser les incubateurs d’entreprises pourrait donner naissance à de nouveaux emplois et réduire le taux de dépendance économique.
3. Inclusion socio-politique et engagement citoyen
La jeunesse guinéenne aspire également à jouer un rôle actif dans les décisions qui orientent l’avenir de leur pays. Or, elle se sent souvent exclue des processus de décision et des instances politiques. Pour renforcer la cohésion sociale et assurer un avenir prometteur, il est essentiel que les jeunes soient non seulement écoutés mais aussi impliqués dans les structures de gouvernance et les projets de développement.
Encourager l’engagement civique à travers des initiatives de formation citoyenne, des programmes de leadership, et des projets de volontariat aiderait les jeunes à mieux comprendre les enjeux de leur société et à se préparer aux responsabilités futures. Des plateformes de dialogue et de collaboration entre les jeunes et les décideurs peuvent permettre de canaliser leurs aspirations et de bâtir une vision commune de développement.
4. La technologie : un levier incontournable pour l’avenir
Avec l’émergence des nouvelles technologies, la jeunesse guinéenne bénéficie d’un potentiel immense pour se connecter au monde, acquérir de nouvelles compétences, et innover. Des investissements dans les infrastructures numériques, l’accès à Internet, et les formations en TIC ouvriraient la voie à des initiatives modernes et à de nouvelles formes d’emploi.
Les jeunes, qui sont souvent à l’avant-garde des changements technologiques, peuvent être un moteur de la transformation digitale en Guinée. L’adoption de ces technologies permettrait d’améliorer non seulement l’efficacité des secteurs économiques, mais aussi la transparence et la gouvernance à travers des plateformes numériques de gestion publique.
Conclusion : l’espoir d’une jeunesse dynamique et actrice du développement
Pour que l’avenir de la jeunesse guinéenne soit réellement radieux, il est essentiel que chaque acteur – l’État, la société civile, le secteur privé, et les partenaires internationaux – contribue activement au renforcement de leur autonomie et à leur intégration dans la société. La Guinée dispose d’un capital humain précieux, mais son potentiel reste à exploiter pleinement. En investissant dans l’éducation, en favorisant l’inclusion économique et en renforçant la participation des jeunes dans la gouvernance, la Guinée peut se doter d’une jeunesse épanouie, éduquée, et prête à prendre en main son avenir.
Eugène Capi Balamou journaliste et communiquant, Directeur Général de la structure ARCOM .
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